Objectif Aventure : Le 1er festival du film d’Aventures à Paris
« Objectif Aventure », le premier festival parisien du Film d’Aventure s’est tenu à Paris du 19 au 21 Avril au CentQuatre. 15 films en compétition pour 3 jours de projections, débats et rencontres.
Ce festival a été initié par Terres d’aventure, le spécialiste du voyage à pied et Grand Nord grand Large (GNGL), le tour-opérateur spécialisé dans le voyage vers les pôles. En effet GNGL était déjà à l’origine du Festival International du Film Polaire, et l’idée était de créer un évènement cinématographique sur l’Aventure en général, dans le monde entier.
Une belle sélection de films
La sélection allait du récit d’aventures dans l’Everest, au film scientifique à Madagascar, en passant par des rencontres en Namibie. Voici quelques films marquants de ces 3 jours.
Ça a commencé fort avec Sherpas, les vrais héros de l’Everest, un véritable hommage aux Sherpas qui accompagnent les expéditions d’alpinistes vers le plus haut sommet du monde. Qu’ils soient « docteurs des glaces » (On les appelle ainsi car ils ouvrent et préparent les voies que les alpinistes occidentaux empruntent), ou porteurs de 12 à 20 kg de matériel dans des conditions extrêmes, les expéditions ne peuvent se faire sans eux.
Certains d’entre eux ont déjà conquis l’Everest plus de 15 fois, et que ce soit pour le prestige de l’ascension ou l’argent qu’ils gagnent durement, ils le font avec une force et une volonté qui impose le respect. Un très beau film qui rappelle aussi que la montagne est une maîtresse aussi belle que mortelle et ne se laisse pas conquérir facilement.
Tara, voyage au cœur de la machine climatique nous a invité à suivre une mission scientifique au cœur de l’Arctique. Pendant 18 mois, la goélette polaire Tara dérive au cœur de l’arctique tandis que son équipage de chercheurs mène une étude sur la diminution et éventuelle disparition de la banquise arctique. Le froid extrême, l’isolement, la glace qui compresse le bateau et les ours seront leurs seuls compagnons pendant ce périple. Un film qui fait réfléchir sur l’avenir du climat de la planète.
Nanook of the north date de 1922 et est un des premiers films-documentaire en long métrage. Ce film muet nous fait découvrir le mode de vie des Inuits. Chasse au phoque et construction d’igloo rythment les journées. Sous des abords drôles et un peu « mythe du bon sauvage », ce film nous montre comment un peuple doit assurer au jour le jour sa survie, car la famine n’est jamais loin pendant les mois d’hiver.
Qui dit bon film muet dit accompagnement au piano. Pour la projection pendant le festival, le film était accompagné en live par le pianiste Eric le Guen. Bien que le film soit ancien, je ne le connaissais pas. J’ai eu le sentiment de voir une mise en image du livre « les derniers rois de Thulé » de Jean Malaurie.
Kullorsuaq (nom d’un village au nord-ouest du Groenland) est un de mes coups de cœur des 3 jours. Le film diffusé était une copie de travail montrée pour la première fois à l’occasion du festival et fera l’objet d’une série de documentaires sur France 5. Réalisé par Jacques Malaterre et Nicolas Dubreuil, il met en avant une réalité de terrain sur la vie des Inuits au Groenland. Cette communauté partagée entre tradition (chasse, travail de la peau des phoques..) et modernité, doit faire face aux contraintes de l’isolement et à certaines règles absurdes qui leur sont imposées. En effet, au cours du film, le bateau de ravitaillement en nourriture n’a pas pu décharger ses marchandises car sa grue est tombée en panne, et a dû repartir. Qu’à cela ne tienne, il leur suffit d’aller chasser quelques phoques en attendant ? Et bien non. Un quota de chasse leur est imposé, et il était atteint.. Si un hélicoptère n’avait pas pu passer déposer des produits de première nécessité, ils auraient dû attendre une semaine.. J’ai trouvé ce film très humain dans son approche.
Makay, les aventuriers de du monde perdu mêlait avec efficacité un côté Indiana Jones et C’est pas sorcier. Une expédition scientifique va dans le Makay, un massif de 150km² à Madagascar, afin d’étudier les écosystèmes, à la recherche de nouvelles espèces et dans le but de le faire déclarer zone protégée. Cette expédition est menée par naturevolution.org
Un dernier film que je voudrais mentionner est les Himbas font leur cinéma, de Solenn Bardet. Un film frais et plein d’humour où les Himbas, un peuple du Nord de la Namibie, se mettent en scène pour nous faire découvrir leur vie à travers différents évènements (mariage, funérailles, envoûtements..).
Ce film veut résolument casser l’image du bon sauvage et présente un peuple entre tradition et modernité, ouvert au développement mais qui ne veut pas en faire les frais. Notamment face à un projet de barrage qui menace de les expulser de leurs terres. Ce film est aussi un de mes coups de cœur du festival.
Il y avait bien d’autres films en dehors de ceux que je mentionne ici, mais aussi des animations et conférences comme les contes Inuits racontés par Céline Espardellier, ou un petit voyage au cœur du monde des insectes du Sahara, présenté par Eric de Tugny .
Les films gagnants
Qui dit festival de films, dit remise de récompenses. Un Jury mené par Nicolas Vanier a donc décerné 3 prix aux films du week-end. Les autres membres du jury étaient :
Eric de Kermel : Directeur Génégral à Terre sauvage,
Lionel Habasque : PDG de Terres d’Aventure,
Nicole Albouy : Co-fondatrice de Grand Nord Grand Large,
Patrice Huchet : Directeur Marketing de PhotoNonStop,
Chantale Mortier : Directrice de production Afrique à Terres d’Aventures.
Les 3 prix décernés étaient les suivants :
- – Le 3e prix, PhotoNonStop, remporté par Kullorsuaq,
- – Le 2e prix, Terre sauvage, remporté par Rajasthan, l’âme d’un prophète,
- – Le 1er prix, Terre d’Aventures, remporté par Prisonniers de l’Himalaya.
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Une première édition réussie
Avec plus de 1500 visiteurs sur les 3 jours, ce premier festival du film d’aventure a tenu ses promesses en terme de rencontres, échanges et dépaysement à travers les films proposés. Il y a bien eu quelques petits couacs techniques qu’on mettra sur le compte de « l’effet première édition », mais ils ont été bien gérés par l’équipe. Mention spéciale à une interview par téléphone en improvisation totale et qui s’est finalement avérée très drôle et intéressante :)
J’attends une prochaine édition avec curiosité.
Je remercie Terres d’Aventure pour le mini-concours organisé et le pass de 3 jours qui m’a permis d’assister à cet évènement.
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