(sur)vivre dans le désert
Si vous me suivez sur ce blog depuis un moment, vous savez que j’aime être confronté à des environnements et situations variées dans la nature. J’ai réalisé un de mes rêves en début d’année en allant passer une semaine dans le désert en mode bivouac et belle étoile.
J’avais déjà dormi dans la forêt, et dans la neige. En attendant d’aller voir comment ça se passe dans la jungle ou d’aller faire un tour sur un volcan, je suis allé faire un tour dans le désert marocain pas loin de Mhamid.
Alors évidemment, on ne décide pas comme ça, sur un coup de tête, de partir bivouaquer dans le désert sans s’adresser à des gens qui savent ce qu’ils font. On parle d’un des milieux les plus inhospitaliers pour l’être humain. Même les nomades qui y sont habitués ne font qu’y passer, et dans les mois les plus chauds, l’espérance de vie ne dépasse pas 3 heures sans eau ! C’est aussi pour cette raison que j’ai fais mon voyage en Février car les températures sont beaucoup plus « agréables ».
Je me suis donc adressé à Frédéric Cuvelier de site Survivor Attitude. J’avais déjà fait appel à lui plusieurs fois pour mes envies de découvertes et vie en nature, donc quand j’ai appris qu’il organisait des treks dans le désert, je n’ai pas hésité une seconde.
Pour résumer, je vous dirais simplement que ses connaissances pragmatiques du terrain et de la (sur)vie en nature sont aussi grandes que son envie de les partager.
Il a fait appel à deux super guides Abdou et Ali, deux vrais hommes du désert. Je reviendrais plus tard sur Ali, que personnellement j’ai surnommé « le robot » :D
Attention, il ne s’agit pas ici d’un « raid » ou d’une « excursion » dans le désert où on reste tranquille à l’intérieur d’un 4×4 climatisé, comme on a pu en croiser pendant le séjour. Non, nous on est là pour respirer la poussière et dormir à la belle étoile. Si vous avez l’habitude de votre petit confort et que vous êtes plutôt du genre à « chiller » au bord de la piscine pendant vos voyages, vous risquez de finir en mode :
L’envie principale que j’avais en faisant ce séjour était de découvrir l’environnement et de le ressentir. Je suis né au Bénin où il fait chaud toute l’année, mais je voulais voir ce que ça fait de marcher pendant des kilomètres dans du sable à monter/descendre des dunes, se sentir insignifiant et avoir soif. J’ai été très bien servi :
Après une arrivée de nuit dans le désert (pour se réveiller au matin directement immergé dans un nouvel environnement), et une matinée de 4×4, nous avons fait une première marche d’1h dans les dunes, juste histoire de prendre contact avec les lieux.
Pour quelqu’un qui aime le silence et marcher, on ne peut pas rêver plus beau terrain : Des dunes à perte de vue et un silence assourdissant qui n’est troublé que par le vent qui charrie le sable par vagues.
Joli plaisir de fin de journée après avoir monté le camp : regarder le soleil se coucher depuis une haute dune. On pourrait se dire que c’est « juste un coucher de soleil », mais c’est plus que ça : c’est un moment de pure quiétude et de calme face à la nature. Même le vent se tait pendant ces instants éphémères où le soleil tire sa révérence à l’horizon.
Le soir sur le campement c’est atelier cuisine. La corvée de bois a été faite avant la tombée de la nuit évidemment et après avoir préparé à manger, on apprend à faire du pain de sable. En gros il s’agit d’une sorte de pain/chapati très simple mais qu’on fait cuire sur les braises du feu et recouvert de sable. Une fois cuit, il y a juste à le taper sur le pain pour retirer le sable. Contrairement au sable de plage qui colle partout parce qu’il est humide, le sable du désert, puisqu’il est sec, ne s’accroche pas.
Les nuits à la belle étoile dans le désert sont un vrai régal. L’absence de pollution lumineuse permet d’observer et de profiter du ciel. Il ne fait pas très froid malgré la différence de température avec la journée (un sac de couchage confort 13°C m’a suffit).
J’adore cette sensation de s’endormir en regardant le ciel et en voyant quelques étoiles filantes passer !
Le deuxième jour nous avons fait une marche un peu plus conséquente pour découvrir le désert : 15km à travers les dunes avec nos sacs à dos. Le maitre mot : BOIRE !! On ne s’en rend pas compte mais l’organisme peu habitué à ces conditions tape vite dans les réserves d’eau des muscles, ce qui peut entrainer des crampes, courbatures , et évidemment la déshydratation.
Je tire donc régulièrement de l’eau dans mon camelback avec la petite peur d’en manquer à un moment.
Ali notre guide nous sert de GPS, et de cible à suivre dans le grand vide. Les dunes se succèdent, le soleil monte, le vent de sable se lève, l’eau est consommée à intervalle régulier.
On profite aussi de la marche pour observer les traces des animaux dans le sable.
Tout à l’heure je vous disais que j’avais surnommé Ali « Le Robot ». C’est parce qu’il avait toujours une à deux dunes d’avance en marchant et qu’il a fait tout le trajet quasiment sans boire !! C’est là qu’on reconnait les vrais hommes du désert.
Au final, sur les 5 heures de marche et les 15km effectués, j’ai bu presque 5 litres d’eau et en arrivant j’étais quand même littéralement séché !
Mais j’ai adoré cette marche très introspective, car en dehors du vent et des échanges avec les autres trekeurs, l’environnement est quasi silencieux et on se retrouve face à soi même.
Voici une trace GPS du parcours :
Et là encore nous avions Ali pour nous guider. Imaginez l’angoisse si on se retrouve dans un environnement comme celui-ci, sans guide ou direction.
Cette question fera l’objet d’un atelier pour apprendre à s’orienter (sans boussole), et suivre des caps avec boussole et repères une fois qu’on sait dans quelle direction on veut partir.
Ce sont des éléments de savoir que je trouve très intéressants à accumuler.
Le passage à une oasis est l’occasion de recharger les réserves d’eau et de faire une toilette avant de poursuivre la route.
Dans les derniers jours du séjours nous sommes sortis du désert de dunes pour en découvrir une autre version : La Hamada.
En gros ils s’agit d’un plateau rocailleux à perte de vue. La sensation de vide et de « nulle part » est encore plus prononcée que dans un désert de dunes, car on peut accuser les dunes de donner de faux espoirs (il y a peut être quelque chose derrière ?), mais dans la Hamada, on voit à des kilomètres… sauf qu’il n’y a RIEN à voir si ce n’est un sol pierreux et le ciel. En fonction de ce que vous aimez, ce terrain peut être plus anxiogène car on a l’impression de ne pas avancer. Le marcheur que je suis à bien aimé ce terrain car ça me donnait la sensation de pouvoir marcher à l’infini. Le rêve !
Pour terminer le séjour et sortir du désert, nous avons utilisé les vaisseaux du désert : les dromadaires. Après un peu moins de 2h dans le désert, nous sommes arrivés à Mhamid au camping « La boussole » tenu par Abdou notre guide et son frère. Il s’agit du dernier point de repère avant d’entrer dans le désert, d’où son nom. Le confort est simple mais l’accueil plus que chaleureux. L’occasion de se réunir autour d’un bon repas !
Cette expérience dans le désert m’a beaucoup plue, et si je peux je retournerai bien encore prendre des photos dans le désert et marcher dans les dunes pendant des heures.
Infos pratiques
Si vous avez envie vous aussi d’aller vivre le désert, prenez contact avec Fred sur son site Survivor Attitude.
Si vous cherchez un endroit où vous poser près de Mhamid avant de partir dans le désert Abdou et son frère vous recevront avec plaisir au camping « La boussole »
C’est un de mes rêves que de traverser un désert de sable, ou plutôt de fouler un désert et de sentir son immensité. J’ai prévu de faire une expérience similaire au Maroc fin Octobre. Je vais essayer de convaincre ma partenaire de faire une vraie randonnée hors des sentiers battus comme tu l’as fait. Je pense que c’est bcp plus dépaysant et enrichissant. Merci en tout cas !
Capitaine Rémi Articles récents…Randonnée pédestre au Maroc
Franchement si tu a l’occasion de le faire vas-y fonce ! Je me tâte d’ailleurs pour retourner y faire un tour en Octobre :)