Marre du ski ou des randos raquettes ? Allez dormir dans la neige !
Envie de froid, envie de neige, mais une descente à ski ou une rando raquette ça vous ennuie ? Pourquoi ne pas faire une sortie nature et aller dormir dans la neige ?
En cette fin d’hiver, on est allés au ski, on a fait des sorties raquettes, mais après la journée passée à glisser ou crapahuter on rentre au chaud manger la raclette :) Pourquoi ne pas pousser l’expérience et dormir dehors ? C’est ce que j’ai essayé au cours d’un stage nature il y a 2 semaines. Je vois déjà une première question venir :
Mais pourquoi aller se peler dans la neige ?
Pour le plaisir d’aller dans la nature. Je ne vais pas vous faire un topo sur les bienfaits d’une coupure nature : air pur, espace, calme, silence, etc. Les raisons de faire une coupure pour un week-end avec notre vie citadine sont nombreuses.
Pour l’aguerrissement : Une de mes devises est « ce qui ne tue pas rend plus fort ». Vous êtes du genre à mettre le chauffage à fond chez vous et à vous enrouler comme un nem dans votre couette ? Raison de plus pour sortir de votre zone de confort et tenter l’expérience en nature. Lorsque vous aurez fait votre feu, appris comment dormir dehors avec peu de matériel et un abri de fortune par -15°C, votre appartement, même sans chauffage, vous paraîtra bien douillet. Et justement lorsque vous retrouverez chauffage et couette, vous les apprécierez encore plus à leur juste valeur et non comme un dû.
Le savoir faire/être en nature : Que faire si votre sortie en raquette dure plus longtemps que prévu et que la nuit commence à tomber ? Savez vous estimer les points cardinaux sans boussole ou votre précieux smartphone ? Que faut-il avoir avec soi pour qu’un imprévu ne tourne pas à la situation inconfortable ou au drame ? Comment démarrer un feu ? se signaler en cas de problème ? Autant de questions auxquelles vous pourrez trouver réponses pendant ce type de stage.
Tester votre matériel (et vous même) : En tant que voyageur, vous prévoyez un périple itinérant dans une zone froide, et vous vous demandez si c’est vraiment fait pour vous ? C’est l’occasion de faire un « crash-test » dans des conditions de froid, mais avec l’encadrement d’un professionnel qui est là pour vous conseiller. Du coup vous pourrez aussi tester votre matériel en situation pour un week-end et voir éventuellement ce qui vous manque, ou ce qu’il faut adapter. Il vaut mieux s’en rendre compte pendant un week-end encadré qu’après s’être lancé pour 2 semaines sans possibilité de corriger. Pendant le stage auquel j’ai participé, 2 participants étaient venus pour cette raison.
Puisqu’on parle de matériel, qu’est ce qui faut prendre avec soi?
Quel matériel prévoir?
la liste que je vais donner correspond à quelques éléments que j’avais dans mon sac pour le stage. Elle permet de se faire une idée, mais n’est pas exhaustive. votre matériel doit correspondre à vos habitudes et besoins.
Le couchage : Un sac de couchage avec un confort à 0°c à -5°c est un minimum à avoir évidemment. On est là pour s’aguerrir et profiter, pas pour mourir ;) Inutile non plus d’avoir le modèle de combat avec un confort à -25°C pour une nuit aux alentours de 2000m, d’autant qu’on ne dort pas directement exposé aux intempéries. J’ai utilisé un sac de couchage Lestra Meije 600 +, un sac sarcophage, duvet avec un confort de -1°C ( limite confort -9°C, extrême -19°C).
Je l’ai complété avec un sursac Bivy bag Millet pour isoler le sac de l’humidité ambiante. Le sac est imperméable mais respirant, ce qui limite la condensation. j’avais aussi une bâche posée au sol sur laquelle j’ai installé l’ensemble. S’isoler de l’humidité du sol est très important. Le sursac permet de gagner facilement 3°C supplémentaires en chaleur et de vous isoler encore plus du sol. le must est un sursac avec un revêtement gore-tex, pour une isolation et respiration maximale, mais c’est un peu plus cher.
Les vêtements : De bas en haut, j’avais opté pour une paire de chaussures Salomon spécial randonnée neige, des chaussettes de randonnées en laine, des sous vêtements techniques synthétiques, un pantalon d’alpinisme Simond avec guêtres intégrées, une polaire, une softshell, et une vieille veste de ski Nike.
Pour les mains, une paire de sous-gants synthétiques et une paire de gants de montagne. Pour la tête, un bonnet classique, et un masque de ski (des lunettes de soleil peuvent suffire, mais je trouve le confort meilleur avec un masque). A noter que d’un point de vue thermique, lorsque j’étais en mouvement (marche, construction d’abri, etc), je n’avais pas besoin de mettre la veste Nike. La softshell suffisait. Ce n’est que lorsque j’étais plutôt statique qu’il me fallait la veste.
les Outils : S’il y a un outil qu’il faut toujours avoir sur soi dans la nature, c’est un couteau. Opinel, Gerber, Boker, Mora, Leatherman, etc. Les marques et modèles sont nombreux. J’ai toujours avec moi mon fidèle Leatherman Wingman qui fait très bien le job (je pense le remplacer par un Wave plus complet, bientôt).
Pendant les sorties en nature je le complète avec un couteau de camp Boker Plus Rold à lame fixe, un peu plus conséquent et solide, idéal pour le bushcraft. J’aime beaucoup ce couteau : Pas de chichi, pas de blabla ou de style tacticool à la Bear Grylls. Juste une longue lame en acier sur laquelle vient se fixer un manche avec un excellent grip. Pour tailler des branches, travailler un bout de bois, ou du bâtonnage, c’est un très bon ami. Les couteaux Mora sont aussi de bonnes alternatives, moins chères.
J’avais également une scie pliante Fiskars. Très utile pour débiter rapidement des bouts de bois pour le feu lorsque les branches commencent à être épaisses. J’avais aussi une petite pelle pliante, mais elle ne m’a pas vraiment servi car trop petite pour les travaux de creusage dans la neige. Heureusement que les pelles et raquettes sont fournies pendant le stage :)
Réchaud et repas : Pour chauffer les repas, de l’eau, ou faire fondre de la neige pour refaire de l’eau pour la réserve. J’utilise un Pocket Rocket de MSR, très compact et puissant, il ne pèse que 85g (sans cartouche) et peut faire bouillir 1L d’eau en un peu moins de 4 minutes. Idéal donc pour le sac à dos. En guise de gamelle, un quart en métal et des couverts de camping pliants en plastique. Et évidemment une gourde. j’ai une gourde en métal Cao que je complète avec une gourde en plastique pliant de type Platypus.
Feu et éclairage : Pour éclairer j’avais une lampe frontale Petzl basique. Si vous vous achetez une lampe frontale, choisissez en une qui propose 2 mode d’éclairage : blanc et rouge. De nuit, l’éclairage rouge est moins violent, préserve la vision nocturne et est plus discret.
Pour faire du feu j’ai toujours dans mon sac un firesteel, des allumettes (et leur grattoir) rangées dans un vieux tube de vitamines C à l’abri de l’humidité, et un briquet tempête. Il faut toujours avoir plusieurs moyens de démarrer un feu. C’est le genre de choses qu’on aborde aussi pendant le stage.
Voilà les grandes lignes pour l’équipement, mais concrètement on fait quoi ? On apprend quoi ?
On apprend quoi ?
- Concrètement on apprend à se faire un abri dans la neige, à savoir un igloo (si si), ou un simple trou à neige comme moi je l’ai fait. J’aimais bien l’idée de me creuser mon terrier. Il faut creuser une tranchée dans la neige jusqu’au niveau du sol, puis se ménager un tunnel/niche dans lequel on s’installera. ne pas oublier de faire une petite cheminée pour que l’air circule dans l’abri (voir la vidéo plus bas).
- On apprend aussi à faire un trou à feu, dans lequel on fait le feu du camp et on peut s’installer pour manger et se reposer à l’abri du vent.
- On apprend avec un chasseur alpin à reconnaitre les types de neige, et comment se comporter en cas d’avalanche.
- Comment faire un sac optimal
- se fabriquer des raquettes de fortune avec des branches
- les priorités à suivre en survie en milieu froid
- comment démarrer un feu en milieu froid et humide. on peut avoir droit à des exercices sympas comme le fait de démarrer un feu avec des mains préalablement engourdies en les enfonçant quelques minutes dans la neige :)
- et d’autres choses sympas
J’ai beaucoup aimé la sensation de cocon que j’ai eue dans mon trou à neige. Je me sentais bien. Comme un renard dans son terrier :) La petite marche en raquette était sympa aussi, même si j’ai senti qu’il faudrait que je me remette un peu plus à l’exercice ;) Je vous mets un petit résumé vidéo du stage avec notamment le creusage de mon trou pour la nuit.
[box type= »shadow » ]Je vous avais déjà parle de Fred dans mon article sur comment aller dormir en forêt . Il est instructeur de stage de (sur)vie en nature et propose pas mal de formules différentes.
Je vous le recommande à nouveau et vous invite à prendre contact avec lui, que ce soit pour un stage froid, forêt ou d’autres expériences nature. Allez faire un tour sur son site internet [/box]
Ca doit être une sacrée expérience !
Mais je crois que je suis trop frileuse pour la tenter.
Puis, en dehors du froid, je ne suis pas fan du « camping », donc forcément !
Après, pourquoi ne pas essayer juste pour une nuit :)
Nina Articles récents…Voyage en Australie
Oui, j’ai beaucoup aimé !
Pour une nuit ça peut se tenter, juste pour voir :)
J’avais aussi fait un stage de survie grand froid, très interessant. Après attention quand on doit se retrouver seul, la neige n’est pas forcement « bonne » pour un igloo ou abri, perso j’avais opté pour un tarp, mais heureusement que j’avais au final eu une cabane (en Laponie), sinon j’aurais été bien en galère (manteau pas forcement adapté aux conditions humides totales). Le stage est effectivement un bon début, mais attention si vous voulez ensuite partir seul plusieurs jours loin de tout…
Oui, le stage est un bon début et a surtout pour but de donner de bonnes bases, et de tester des choses dans un environnement encadré, mais ne suffit pas, à lui seul, si on a l’intention de partir plusieurs jours seul et loin de toute assistance. Il faut plus d’expérience et préparation.