Mon premier voyage à Londres et ce que j’en ai appris
Retour sur mon premier passage à Londres il y a quelques années. Mélange de découvertes, d’errances, d’erreurs idiote, mais aussi naissance du marcheur rêveur, avide de découvertes.[box type= »shadow » ]Cet article participe à l’événement interblogueurs organisé par Jérémy du blog www.roadcalls.fr, dont le thème est « Mon premier voyage« . J’ai découvert l’événement un peu tard, mais je souhaite y participer tout de même. Donc si cet article vous plait, votez pour lui en cliquant ici . Merci et bonne lecture ! [/box]
Ce séjour à Londres remonte à 2010 et n’est pas vraiment mon premier voyage au sens « physique »/déplacement, du terme, mais j’ai choisi de vous parler de celui-ci parce qu’il s’agissait tout de même de ma première visite à Londres, et elle a eu un gout aigre-doux. Aigre-doux comme toutes ces expériences qui vous font évoluer. Ce n’est donc pas vraiment de la destination et de sa découverte dont je vais vous parler, mais plutôt du voyage en lui même.
D’abord il faut re-situer le contexte : il s’agissait d’une très mauvaise période pour moi, et plusieurs éléments de ma vie que je pensais avoir acquis sur la durée ont volés en éclats du jour au lendemain, et j’étais complètement à l’Ouest. Mais je suis un Scorpion et une de mes devises est « Ce qui ne tue pas rend plus fort » :) J’ai donc décidé (entre autres) de m’organiser une virée à Londres pour me sortir la tête du bocal.[divider]
Une préparation approximative
Un voyage demande un minimum de préparation concernant la « logistique » (je dors où?, pour quel budget? etc.) Or là mon projet s’est plus apparenté à une évacuation qu’à une escapade :
Je me suis acheté les billets sur Air France, j’ai fait un très petit sac constitué d’une trousse de toilette, de vêtements de rechange et d’une caméra (pas appareil photo, caméra,avec laquelle j’ai fais photo et vidéos). Rien de plus. Ah si, j’avais quand même pensé à me prendre un guide vert Michelin spécial « Un week-end à Londres » et sa petite carte incluse, et un adaptateur pour prises électriques britanniques. Le Jeudi suivant j’étais parti. Vous allez me dire, « OK, t’es parti léger en mode coup de tête, ça arrive ». Oui ça arrive et c’est même quelque chose que j’aime bien faire, sauf que mes étourderies ne se sont pas arrêtées là :)
Les joies du mauvais booking et de l’errance nocturne
Ça peut nous paraître évident maintenant, mais lorsqu’on doit dormir dans un hôtel, on fait un minimum attention aux dates qu’on réserve… Vous la voyez venir l’embrouille ? :) J’avais réservé une chambre au Kings Hotel, (que je ne vous recommande pas au passage et qui n’a d’avantage que sa proximité avec les stations de Bayswater et de Queensway…), mais je me suis trompé dans ma réservation et je suis arrivé avec un jour d’avance sur les dates que j’avais prises, et évidemment il n’y avait pas d’autres chambres disponibles… Me voilà donc un jeudi soir, dans une ville que je ne connais pas, en train de crapahuter et chercher un endroit où dormir. Confiance en soi ou inconscience sur le moment, je ne sais pas, mais ça ne m’a pas démonté. J’ai pris le temps d’aller me poser manger avant d’entamer mes recherches et je me suis même dit que si je n’arrivais pas à trouver un truc pas cher, j’irais zoner à la gare de King’s Cross ou ailleurs pour la nuit.
Une dizaine de « Do you have any vacancies ? » et d’échecs plus tard, dans divers hôtels ou auberges, j’ai fini par trouver une place dans une super auberge de jeunesse : le Clink261 où j’ai pu passer la nuit pour 15£ environ, dans une super ambiance. Animation, dynamisme, discussions, c’était vraiment très bien. Je serai bien resté finalement dans cette auberge, plutôt que le miteux et ennuyeux Kings Hotel, mais j’avais déjà payé ma réservation et financièrement je ne pouvais pas me permettre le changement. C’est donc un peu à reculons que je suis parti faire mon check-in le lendemain à mon hôtel. Mais au moins j’allais pouvoir rentrer dans l’étape de la découverte de la ville.
Londres à pied et en images
Une fois lancé dans les découvertes de la ville, mon programme ressemblait à celui de beaucoup de monde : partir tôt le matin et revenir le soir. Avec la particularité de finalement prendre assez peu le métro entre les zones que je visitais. J’avais envie/besoin de marcher, de me retrouver avec moi même, d’être libre et d’aller à mon rythme, de simplement flâner et prendre l’atmosphère des endroits visités. J’ai retrouvé ces mêmes impression concernant la marche chez Aala du blog un Gaïjin au Japon qui expliquait pourquoi il préfère la marche au vélo.
Je me rappelle notamment du Vendredi ou j’ai beaucoup traîné dans la City, notamment au Leadenhall Market, une galerie marchande couverte, pris en photo sous tous les angles que je pouvais le Lloyd (plus connu sous le nom de Gherkin), fait un tour au London Museum, flâné dans les rues pour sentir l’agitation ambiante, avant de voir à l’heure de la sortie tous les travailleurs se diriger en masses vers les pubs du Vendredi soir. La Cathédrale St Paul m’a aussi accueillie un long moment à l’intérieur, et sur ses marches où je suis resté longtemps l’esprit dans le vague. C’est dans ces moments là qu’on peut se sentir un peu « seul au milieu de la foule » ou Stranger in Moscow.
Ces journées de marche jusqu’à l’épuisement (j’avais parfois vraiment mal le soir en rentrant, la faute à des chaussures mal choisies) m’ont permis de me rendre compte que j’aimais vraiment ça, et j’ai donc poursuivi, du British Museum au London Eye en passant par les classiques Big Ben, Westminster, ou encore la relève de la garde et Buckingham.
Tout les soirs je revenais vers Piccadily Circus où j’avais repéré un restaurant à volonté pour recharger mes batteries de marcheur, mais aussi pour profiter de l’ambiance électrique du quartier pendant la soirée. Au fur et à mesure me suis re-découvert une âme curieuse, et ce désir « d’aller voir ». A la fin du séjour dans l’avion de retour, je me sentais bien et me disais que je recommencerai bien.
Leçons et transformation
Ce voyage m’a apporté quelques petites leçons et aussi entamé une transformation :
J’avoue que que le soir en rentrant à mon hôtel s’était parfois difficile. Je me sentais isolé, mais je pense que c’était dû à mon état d’esprit du moment. Mais c’est aussi ce fameux mélange aigre-doux entre la découverte et cette sensation d’isolement qui me poussaient à sortir de ma bulle. Et pour moi c’est aussi ça qui fait la beauté et le sel du voyage ou tout simplement des petites découvertes : Cette remise en question de nous même, de nos petites habitudes, et de nous pousser subtilement à sortir de notre zone de confort à laquelle on s’accroche tant. Mais une fois qu’on comprend qu’il faut justement apprendre à franchir les limites de cette zone pour l’élargir, alors l’esprit est prêt à s’ouvrir constamment à de nouvelles choses, de nouvelles conceptions, de nouvelles sensations, de nouvelles difficultés, et aux nouvelles personnalités qu’on rencontre. Et là, d’un premier voyage on attrape le virus du voyage :)
Lorsque je parle de virus du voyage, je dirais plutôt virus de la découverte. Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux comme disais M. Proust. Donc toute occasion est bonne à prendre qu’il s’agisse d’aller faire du vélo dans la forêt pas loin de chez vous ou d’aller à l’autre bout du monde.
On peut voyager pour se changer les idées mais le voyage ne doit pas être une fuite. Si vous partez en laissant des problèmes en suspend, ils vous attendront à votre retour. Dis comme ça, cela peut paraître évident mais combien de personnes on entend dire « qu’elles en on marre et qu’elles vont partir », un peu dans une démarche de fuite d’une vie qui ne plait pas. Le voyage doit être abordé dans une optique positive de découverte, et, qu’il s’agisse d’un week-end ou d’un voyage à très long terme sur plusieurs années, il doit y avoir une préparation, un aller et un retour. Je vous conseille d’ailleurs à ce sujet l’ouvrage de Michel Onfray Théorie du voyage que j’aime beaucoup.
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Merci encore à Roadcalls pour son événement inter-blogeurs :)
La laborieux cette première découverte de Londres avec l’hôtel. Je me souviens d’avoir eu une galère similaire mais c’était fait de manière intentionnel.
On avait dormi dans un casino quelques heures car on avait pas réservé de nuits à Londres et on s’est fait jar té plusieurs fois.
On pensait faire la fête jusqu’à tard dans la nuit mais on ne savait pas que ça finissait à 3h pour la plupart des endroits et manque de bol :(
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Laborieux c’est le mot oui. Du moins pour le début. La suite s’est mieux passée dans l’ensemble. Pas mal le coup du casino et des horaires imprévus aussi :)
J’aime beaucoup Londres, ville que j’ai déjà eu l’occasion de visiter deux fois. J’ai été à chaque fois en auberge de jeunesse et n’ai jamais été déçu, toujours une bonne ambiance, même si le cadre est généralement assez modeste.
A chaque fois j’ai pas mal marché, mais comme je suis venu à chaque fois avec du monde, je me suis adapté au rythme des autres et j’ai pris le métro à plusieurs reprises quand même !
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J’y suis retourné par la suite, mais j’ai de nouveau été dans un hôtel (mieux que le Kings :) ) mais j’avoue que je retournerai bien au Clink une autre fois qui sait ? A Amsterdam aussi j’avais profité d’une très bonne ambiance en auberge.
J’imagine bien ce virus de la découverte, qui vous donne toujours envie de partir vers d’autres horizon, d’aller à l’encontre de l’inconnu. En tout cas, je vous souhaite le bienvenue parmi les malades de découverte, et n’imaginer pas trouver un vaccin, ce n’est pas la peine ;)
Oh mais je ne cherche absolument pas à m’en soigner ;)
« Me voilà donc un jeudi soir, dans une ville que je ne connais pas, en train de crapahuter et chercher un endroit où dormir. » … ça me rappelle ma première soirée à Berlin où je ne connaissais personne, j’avais hâte d’atteindre une station de métro, ne serait-ce que pour m’asseoir et lutter contre le sommeil :'(
Des moments comme ceux-là, on s’en rappellera toujours et ça fait une bonne anecdote à raconter sur un des nombreux vouages ;D
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Oui c’est sûr ! Sur le moment, ce n’est pas forcément drôle mais après on en rigole et ça fait une anecdote de voyage sur laquelle plaisanter :)