Marche et Rêve

10 raisons de visiter le Bénin

La porte du non retour à Ouidah

Lorsque je lis les blogs de voyage, je vois souvent des articles du genre « 10 choses à voir à Londres », « Pourquoi aller faire du vélo en Chine », etc. Mais je vois moins souvent ce type d’articles concernant des pays d’Afrique. Lorsque je participe à des rencontres voyageurs, je constate aussi que les itinéraires pour un tour du monde passent peu, ou pas du tout, par l’Afrique. La difficulté de voyager, ou le fait que l’Afrique est souvent encore trop vue comme un « no man’s land » y est peut peut-être pour quelque chose. Dans tous les cas, je trouve ça dommage. J’ai donc eu envie de consacrer un petit article à l’endroit où je suis né.

Voici donc 10 raisons (parmi d’autres) pour lesquelles vous devriez venir faire un petit tour au Bénin :)

le Bénin. Sur la côte Ouest-Africaine

Porto-Novo la capitale

Lorsqu’on évoque le Bénin, ceux qui le connaissent un peu pensent à la ville de Cotonou, poumon économique du pays, mais c’est bien Porto-Novo, située 30 km plus loin, qui en est la capitale administrative et historique. Elle est très calme en comparaison à Cotonou qui grouille de vie, mais elle vaut le détour pour une promenade dans le temps. En effet le Bénin a un passé colonialiste qui se traduit par la présence de nombreuses habitations de ce style, souvent en mauvais état ou a l’abandon, ce qui donne un côté vieillot mais attachant à la ville. Pour moi, cette ville a aussi un petit goût de madeleine de Proust car la maison de ma grand-mère s’y trouve :)

Parcourir le chemin de la mémoire : La route des esclaves

Porte du non-retour

Projet à l’initiative de l’UNESCO, la route des esclaves a pour but de mettre en valeur les lieux de mémoire liés à la traite négrière qui avait lieu sur les côtes du Bénin.

Le projet de la Route de l’esclave est une initiative hautement ambitieuse, dont la vision s’ancre résolument dans le futur, dans la mesure où elle contribue à long terme à améliorer la compréhension mutuelle et le dialogue interculturel. Le défi du « vivre ensemble » dans nos sociétés multiculturelles implique la reconnaissance du passé et de la mémoire de chaque individu, et, en même temps, le partage d’un patrimoine commun, afin de dépasser les tragédies passées.

Ce parcours, long de 4 km, retrace le chemin parcouru par les esclaves jusqu’à l’embarcadère, où un bateau vers un autre monde les attendait. Il est jalonné d’étapes clés, parmi lesquelles on retrouve :

– La place des enchères où les esclaves étaient vendus.
– L’arbre de l’oubli, autour duquel les esclaves devaient tourner, 9 fois pour les hommes, 7 fois pour les femmes, afin d’oublier leur identité passée.
– En contrepartie de l’arbre de l’oubli, un arbre du retour avait été mis en place. En tournant autour 3 fois, l’esclave s’assurait qu’après sa mort, son âme reviendrait vers sa terre natale.
– La case de Zomaï (qui signifie « là où la lumière n’entre pas »), plongée dans le noir, où les esclaves étaient enfermés. Ceci afin de les préparer à l’obscurité et la promiscuité des cales des bateaux négriers.
– La porte du non-retour, monument qui a été érigé sur la plage, avec l’aide de l’UNESCO, là où les esclaves embarquaient et voyaient donc leur terre pour la dernière fois.

stèle de l’arbre de l’oubli

esclave enchaîné

[divider] C’est sûr c’est moins fun que d’aller à la plage ou se promener dans les marchés, mais c’est un chemin important à voir et parcourir. Pour moi c’est aussi important que d’aller voir la maison d’Anne Franck à Amsterdam.

S’immerger dans le vaudou avec La forêt sacrée de Ouidah et le temple des Pythons

Le Bénin est surnommé « le berceau du vaudou ». Le vaudou est un ensemble de cultes animistes consacrés au monde de l’invisible et aux forces de la nature. Il s’est étendu par la suite en Amérique et aux Caraïbes par le biais de l’esclavage et de la traite négrière. Pour en avoir un bon aperçu, il y a la forêt sacrée de Kpassè à Ouidah et le temple des pythons. Les deux sites se trouvent à Ouidah à environ 40 km de Cotonou.

Une des statues de la forêt sacrée

La forêt de Kpassè doit son nom au roi Kpassè, fondateur de la ville de Ouidah, qui se serait transformé en arbre dans cette forêt, afin d’échapper à des ennemis… La forêt est jalonnée de statues et de sculptures représentant des divinités du vaudou, mais aussi des adeptes du culte.

Une bonne occasion de se faire expliquer par un guide la signification des représentations et le rôle tenu par la divinité dans la croyance. Certaines statues sont assez drôles et plutôt explicites sur ce qu’elles symbolisent comme la photo de l’espèce de satyre ci-contre :) D’autres sont un peu plus abstraites ou inquiétantes : personnages à une jambe, trois têtes, ou transpercées de toutes part par des pointes et lames.

Vous pouvez voir plus de photos de la forêt de Kpassè dans cette galerie d’images.

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sympa le collier :)

Dans la ville de Ouidah, le dieu-serpent Dangbè est très vénéré. Les pythons, considérés comme ses ancêtres, sont donc protégés et honorés comme des divinités et un temple leur est consacré.

Je trouve qu’il ressemble plus à une grande pension de famille pour serpents qu’à un véritable temple, mais il est intéressant à voir. Après avoir demandé autorisation, on peut en prendre avec soi autour du cou. Il sont tellement repus et amorphes qu’on ne risque rien :)

Un point amusant avec ce temple est qu’il se situe juste en face de la basilique de Ouidah. Celle-ci a été construite sur un terrain qui appartenait autrefois au temple des pythons. Une preuve que les différentes religions cohabitent plutôt sereinement au Bénin.

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Gouzi gouzi le serpent..

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Ganvié : La Venise de l’Afrique

marché flottant. © Vincent Leclair

Ganvié est la plus grande cité lacustre d’Afrique, avec plus de 30 000 habitants. Bâtie sur le lac Nokoué, sa création remonterait à l’époque de l’esclavage au XVIIIe siècle, lorsque les populations se réfugiaient sur le lac et ses marécages pour échapper aux captures d’esclaves sur les côtes.

Même si on l’appelle Venise de l’Afrique, il ne faut pas s’attendre à des construction en matériaux très durs ou à voir l’équivalent du Palais des Doges, loin de là, mais la balade en pirogue au milieu des maisons en bambou perchées sur pilotis est plutôt agréable, et il y a aussi un marché flottant. Pas besoin d’aller en Asie :) Et le tout à seulement 18 km de Cotonou.

Le parc national de la Pendjari : nature et biosphère

© Pendjari.net

Le parc de la Pendjari est une réserve de biosphère qui doit son nom à la rivière Pendjari qui le traverse.  Il se trouve au nord du Bénin dans le département de l’Atacora, et on peut trouver  sur  275 000 ha environ, à peu près toute la faune qui fait rêver : Lions, singes, éléphants, phacochères, léopards, tortues, hippopotames, et bien sûr, le guépard qui est l’animal emblème du parc.

Je ne vais pas vous faire un long discours sur la beauté des paysages et l’intérêt d’aller observer tout ces zolis zanimaux en liberté. Allez sur le site du parc, renseignez-vous et allez voir :)

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Abomey : La cité des rois

Statue du roi Gbehanzin à l’entrée d’Abomey

À 145 km de Cotonou, Abomey est l’ancienne capitale historique du pays, lorsque celui-ci était encore un royaume militaire gouverné par des rois, et ne s’appelait pas le Bénin, mais le Dahomey.

On peut y visiter les anciens palais royaux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et ornés de très beaux bas-reliefs. C’est un des cœurs historiques du pays.

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Le centre de promotion de l’artisanat à Cotonou

Le Bénin est surnommé le quartier latin de l’Afrique car l’activité et les production culturelles y sont importantes. Bois, bronze, cuir, poterie, tapisserie, fer, etc. Les artisans s’expriment sur de nombreuses matières.

On peut retrouver un très bon panel des productions artistiques au centre de promotion de l’artisanat de Cotonou, qui est un petit village de où les artistes exposent et vendent leurs productions. L’entrée est gratuite, mais  il vaut mieux bien marchander avant d’acheter quelque chose :)

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Le marché Dantokpa à Cotonou

Marché Dantokpa

Il est, en toute modestie, le plus grand marché de plein air d’Afrique de l’Ouest. On y trouve absolument TOUT. Des légumes aux pièces détachées de voitures, en passant par les vêtements, les tissus, des jouets ou produits de beauté. Je me rappelle même y avoir vu des Game-boys quand j’étais au primaire (geek un jour… :) ).

Si on n’a pas peur de la chaleur, de la foule, et des petites ruelles bruyantes, ça vaut le détour. Et là encore il faudra marchander vigoureusement :)

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Dormir dans un Tata

Un tata ? kézako ? C’est une habitation fortifiée construite en bois et terre, comme un mini château fort. Le terme « tata » signifie « fortin ». Il a pour but de protéger contre les ennemis et les éventuels assauts de bêtes sauvages.

On trouve ce type d’habitation au Nord du Bénin et nulle part ailleurs. La porte d’entrée d’ un tata est toujours orientée vers l’Ouest car ce point cardinal symbolise la vie dans les conceptions traditionnelles.

Pour plus d’informations sur ce type d’habitation, je vous invite à lire cet article assez complet sur les différent types de tata.

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La plage et la route des pêches

La route des pêches, longue de 40 km, relie Cotonou à Ouidah. Elle longe donc la mer et une partie de la lagune et traverse plusieurs petits villages de pêcheurs.

La plage est évidemment un endroit idéal pour flâner et pique-niquer. Le week-end la plage est littéralement prise d’assaut pas les Cotonois à la recherche d’un bol d’air et de tranquillité.

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